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Emission Electrophone : chronique Valeskja Valcav

 

Comme son nom ne l’indique pas, il s’agit d’un duo électronique basé à Rouen, autant à l’aise  dans les galeries d’art que  sur scène dans les clubs. Après s’être investit dans de nombreux projets musicaux alternatifs, Valeskja Valcav sort son premier long format après plus d’un an de gestation, le bien nommé The Shape Of Goth To Come.

Aurore et Nathanaëlle partagent avec Genesis P Orridge le même goût pour la contre-culture musicale et la transformation corporelle pandrogyne. Et tout comme Psychic TV elles choisissent une approche pétulante de la Techno, l’EBM ou  encore l’Acid House en n’hésitant pas à transgresser les codes, pour mieux les tordre. VV se place clairement du côté obscur de la Dance Music.

Le beat y est souvent marqué et monte en intensité jusqu’à la déflagration. Gender.Hackers et Telepathine II sont les deux moments forts de l’album et se positionnent à la croisée  d’un Killing Joke électro et d’un Underworld à la puissance abrasive. Les distorsions et autres filtres sonores  côtoient les montées acides, les voix sont déshumanisées pour mieux servir une sémillante Transe Goth.

Aussi doué pour plomber l’ambiance avec des claviers menaçants – Mars et l’excellent Wearewhatweare – qu’à l’aise avec l’expérimentale Noise  – Ima Fraid-, Valeskja Valcav sait aussi se doter d’une belle sensibilité  lorsque le binôme  tutoie la pop électronique hybride au groove suave sur le très réussi Trick E.

Les oscillateurs et les sons de la TB 303 (célèbre séquenceur-synthétiseur du constructeur Roland) ne sont pas oubliés et nous replongent directement à l’orée des 90’s, pour une techno ravageuse – Miroir Molotov Bruxelles et Fern Kinney-.

Vous l’aurez deviné, The Shape Of Goth to Come s’écoute plus volontiers dans un Bunker que sur une plage à Goa, les boots en cuir remplaçant les tongs et le stroboscope éclipsant la lune.

Matthieu

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Emission Electrophone : les olivensteins / inavalable

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L’historique label Smap sort Inavalable,  premier album des Olivensteins ou le retour du plus illustre groupe Punk français, soit 38 ans après la sortie de leur unique 45t en 1978, suivi d’une compilation en 2011 chez Born Bad.

L’écoute de « Je Ne Veux Pas De Catalogue » rassure de suite. Même si le titre est ancien et date des Gloires Locales, excroissance des Olivensteins. La version proposée gagne en dynamisme, les guitares de Vincent Denis sonnent comme celles des Buzzcocks vs Dogs. L’apparition d’un orgue Farfisa encre le groupe dans des volutes 60’s. Gilles Tandy chante comme un morveux Punk à la voix plus crayeuse. Et la section rythmique fait son boulot, sans demander son reste. « Je Hais Les Fils de Riches «, «  Jolis Cœurs » complètent la liste d’anciens titres inédits.

Et les nouveaux ? Citons « Pourquoi Penser A Moi » et son hommage rythmique  à Bo Diddley ou « Je Suis Juste » qui nous fait penser à  Dutronc. On retrouve même le son des guitares du « Mean Time » des Barracudas sur « Maudit Temps De Chien » ou des choeurs sniffant le Clash sur « Né Pour Dormir ». L’harmonica de « C Trop Fort » nous rappelle aussi que Les Olivensteins  ont le Rhythm and Blues dans les  veines.

Les paroles signées par Eric Tandy – frère du chanteur Gilles Tandy-  font toujours mouche. Les financiers et leurs dérives y sont décrits dans « Le Rapace « et les fils de bourges  ne sont pas oubliés.

Les Olivensteins ont gagné en intemporalité sans pour autant s’être fossilisés – l’album aurait pu dater du milieu des 80’s – et reste un marqueur pour une génération de groupes Punk Rock tels que les Parabellum, Soucoupes Violentes, Thugs ou Wampas.

Mathieu